2^ème Webinaire du réseau Télédétection INRAE

La télédétection comme outil de suivi de la santé des forêts françaises

8 juin 2023 (14h-15h30)

Dans les forêts métropolitaines, on observe actuellement une augmentation de la mortalité et des dépérissements dus aux changements globaux, en particulier ceux liés au climat (sécheresses, canicules…), aux introductions de nouveaux ravageurs et à des maladies émergentes. C’est le cas par exemple de la chalarose du frêne (introduite en France en 2008), des dépérissements du châtaignier dus notamment aux maladies du chancre et de l’encre et de la mortalité de l’épicéa provoquée par les scolytes (situation de crise dans le Nord-Est depuis 2018). Les peuplements fragilisés par les stress hydriques, les canicules, les incendies, sont beaucoup plus sensibles aux bio-agresseurs, qu’ils soient autochtones (encre du châtaignier, typographe de l’épicéa) ou exotiques (nématode du pin, agriles).

Dans ce contexte, le développement de plusieurs programmes spatiaux, en particulier le programme Européen Copernicus, offre des perspectives nouvelles pour le suivi sanitaire des forêts par télédétection. Ainsi, les images Sentinel-2 avec leur résolution spatiale fine, leur richesse spectrale dans le domaine optique et une fréquence de revisite de 5 jours permettant d’estimer et suivre quasiment en temps réel des indicateurs liés à la teneur en chlorophylle, le contenu en eau et la vitalité des arbres, deviennent une source précieuse d’information pour le suivi de la santé des forêts. Plusieurs méthodes de suivi basées sur l’analyse de séries temporelles Sentinel-2 sont en cours de développement ou de perfectionnement. Ces méthodes développées par les membres du Centre d’expertise scientifique Theia « Changements et santé des forêts tempérées » portent aujourd’hui plus particulièrement sur la détection de la mortalité due aux scolytes, les dépérissements du châtaignier et des chênes avec la volonté d’élargir l’éventail des problèmes sylvo-sanitaires traités.

Le suivi sylvo-sanitaire par télédétection est toutefois confronté à des limites (erreurs de détection, observation limitée à la partie de la canopée ayant accès à la lumière, absence de diagnostic précis), faisant du travail d’observation sur le terrain une composante essentielle de ces approches.

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